La question de Jean-Louis Bérault, collectionneur (76).

Et si je devais n’acheter qu’une seule œuvre d’art urbain ?

 

Pour répondre à cette question, il me faut envisager plusieurs raisons d'achat – la passion exclusivement, la place de l'artiste dans l'histoire de l'art urbain, l'investissement financier – et tenir compte de mon budget !

 

Si je ne suis que ma passion, sans hésiter, et au risque de vous étonner, je répondrais Jean-Michel Basquiat. Bien sûr, il n'a pas été un street artist tel qu'on l'entend, mais il a graffé les coins branchés de New York dès 1977 avec son collectif SAMO©. L'énergie qu'il y a consacrée, on la retrouve ensuite sur ses toiles. Pour moi, cette énergie, c'est celle de la ville et je n'hésiterais pas à classer Basquiat parmi les précurseurs de l'art urbain (on va encore recevoir des mails, je sens…). Je le classe parmi mes dix artistes préférés, tous genres confondus. Une belle toile nécessitant au moins dix millions de dollars et jusqu'à dix fois plus, oublions ! 

 

Un autre artiste que je considère – et je ne suis malheureusement pas le seul – extraordinaire est Banksy. Il a révolutionné le street art, mais je ne l'achèterai pas pour deux raisons : ses œuvres importantes et cataloguées valent à présent des sommes faramineuses et ses œuvres accessibles (papiers, art toys, sérigraphies, "sculptures"…) recèlent un certain nombre de faux or je ne suis pas prêt à payer 1000 euros un tirage à 500 exemplaires dont j'ignore la réelle authenticité. 

 

Si je devais mixer investissement, passion et histoire de l'art, je me tournerais vers Ernest Pignon Ernest, véritable précurseur de l'art urbain français ou vers T-KID 170 qui est la légende américaine du graffiti. Ce qui le différencie Julius Cavero dit T-KID 170 des plus grands graffeurs américains actuellement plus côtés que lui, c'est son refus d'entrer dans le système des galeries pendant les années 80. Mais c'est cette même attitude qui pourrait lui valoir un regain d'intérêt très fort chez les collectionneurs, surtout avec la sortie du comics dont il sera le super-héros l'année prochaine. 

 

Enfin, je citerai Invader. Je suis fan de son travail depuis vingt ans. J'avais un atelier rue de la Mare à Paris dans les années 90 et j'ai vu fleurir ses petites mosaïques au coin des murs. A l'époque, j'aimais déjà beaucoup et je n'aurais jamais imaginé une telle réussite de l'artiste. Mais elle est méritée : son travail est pertinent, personnel, réfléchi, conceptualisé, protéiforme, multi-supports. Il est juste déjà trop cher pour moi et je le regrette car j'aurais bien aimé une sculpture "Rubik's".

 

Conclusion, si je devais n’acheter qu’une seule œuvre d’art urbain, je choisirais une toile de T-KID 170, historique, accessible, représentative d'un mouvement et à fort potentiel de hausse. Entre nous, je l'ai déjà fait…

Jean-Michel BasquiatErnest Pignon-Ernest.JPGInvader.JPGT-KID%20170.jpg 

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