SÉBASTIEN BAYET

(...) J’ai en mains les esquisses préliminaires, puis les photographies des peintures et des installations accompagnées des commentaires lapidaires de l’artiste. Dans ce rassemblement, chacun aura noté une idée forte, un concept. Il y flotte le parfum de la mortification. Il y règne aussi de l’édification, de la pesanteur morale. Bayet porte sa croix et cela se voit. (...)

L'artiste goûte l’ardeur et l’insoumission. (...) Il nous a habitués à des sujets difficiles – ni vendeurs ni décoratifs, s’entend – Il a peint ses Fleurs de routes, dominotées de noir et de blanc, pour célébrer les monuments improvisés aux victimes des accidents : des croix de béton, des fleurs artificielles, un arbre, du bitume, un mur, des lignes blanches.

Dans la série Innocent X, un Christ (…) subissait tous les supplices du monde contemporain : guillotine, pendaison, chaise électrique, poteau d’exécution… À l’horreur de la surenchère répond ce trouble du décalage, le collage réaliste et étrange. En faisant crûment de ce Christ la victime docile de la barbarie, deux fois exécuté, Bayet a inventé un fantastique de situation (…) Le spectaculaire blafard corrode la compassion et les sentiments faciles. Cette grisaille, ce réalisme sans pitié, caractérisent la peinture de Bayet. (...)

Benoît Decron

Conservateur en chef du patrimoine.

Conservateur du musée Pierres Soulages, Rodez.

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