Alfonse Dagada - Tabourets IqueueA (la meute)

2 février – 31 mars 2012
galerie Anne Perré – 9 rue Eugène Dutuit – 76000 Rouen

Alfonse Dagada, Tabourets IqueueA (la meute), technique mixte sur papier et carton découpés, 330 x 338 cm, Atelier 217, Boulogne-sur-Mer (FR), 2011.

Lexiques Anatomiques

Alfonse Dagada dessine, peint, découpe, agrafe, troue, pointe, détoure, évide. Ses choix techniques tiennent compte du rapport qui existe entre le corps, l’outil et les matériaux. S’il utilise Internet comme une source dans laquelle il pioche, trie et extrait des images, il montre aussi les limites des outils technologiques et numériques qui excluent l’expérience corporelle, la sensualité ou le rapport réel à autrui. « Je réagis à l’omniprésence actuelle de la technologie numérique en mettant en évidence ce qu’elle ne permet pas ou ne procure pas. » Le travail de la matière, le contact avec les instruments et les possibilités imprévisibles qui en découlent sont les aspects primordiaux de sa pratique plastique. Depuis 2002, le jeune artiste s’attache à une réflexion compulsive et obsessionnelle sur les corps, notamment le corps féminin. Agacé et intrigué par la prolifération d’images formatées, lisses et artificielles dans la publicité, les journaux et sur les écrans, Alfonse Dagada souhaite revenir au charnel, à la chair et l’imperfection des corps. […]

Alfonse Dagada extrait et interroge des images policées, déshumanisées. Il prône un retour au réel, où imperfection, inattendu et engagement radical interagissent. Une interaction traduisant l’unicité de chacun, diluée par un système industriel visuel surpeuplé de corps dévalués. Des corps à la commande, en accord avec les fantasmes et les pulsions d’un public insatiable. Des corps qui ont perdu leur raison et leur sens au travers de flux où le néant règne. Une tension est convoquée entre deux discours et deux formes techniques. Entre le caractère commercial des images et leur adaptation réfléchie. Entre la facilité numérique et la brutalité technique retenue par l’artiste. Ce dernier jongle avec les registres de lectures, les codes de représentation et le caractère psychosociologique des images qu’il s’approprie. Alfonse Dagada nous amène à une prise de conscience de notre environnement visuel, qui, s’il n’est pas dévié, nous éloigne de plus en plus de la réalité. Une réalité qui nous fait défaut.

Julie Crenn

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